Construire des compétences en langue dans des contextes les plus authentiques possible réclame actions et interactions en classe. C’est devenu la ligne d’impulsion du ministère de l’Éducation du
Québec (MEQ, 2001), dans le droit fil des recherches internationales actuelles sur la manière dont nous apprenons.
L’enseignant de FLS/FLE doit donc quitter son rôle persistant de présentateur-interprète de savoirs théoriques pour devenir chef d’orchestre des interactions de ses élèves ou étudiants. Soyons
honnêtes : entre le dire et l’agir, entre le volontarisme et la réalité du terrain existe un fossé que l’enseignant de langue chevronné ou le stagiaire de FLE comblent avec les moyens du bord,
dans des classes plus ou moins pleines, devant des apprenants aux motivations fluctuantes. Confronté aux interpellations du réel, inépuisables et plus colorées encore que dans les manuels de
didactique, l’enseignant de langue vit un remue-méninge lancinant.
La présente recherche qualitative (Chaubet, 2010) se penche sur les facteurs qui favorisent ou stimulent cette réflexion professionnelle sur sa pratique. Il en ressort que c’est également dans
l’activité et la confrontation interactive à l’autre – ses collègues et son public – qu’on trouve des repères sur sa façon d’enseigner et d’être enseignant de langue, c’est-à-dire, dans la
perspective socioconstructiviste d’aujourd’hui, d’orchestrer les interactions des apprenants.
Montréal 2011 : Philippe Chaubert
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